Une analyse sans concessions des nouveaux buzz du management
A l'époque du "fun" au travail, voilà un portrait au vitriol mais excellemment documenté de tous les buzz words des nouvelles tendances du management : bienveillance, agilité, transparence, participatif,... dans une hyperinflation de coachs et de consultants, dans la joie des serious games de Lego ou de pâte à modeler et dans des locaux qui ressemblent de plus en plus à des écoles maternelles. Toute cela en réaction au management vertical du XX° siècle et à l'invasion procédurale qui a transformé les managers en bureaucrates.
Pour les auteurs (une philosophe et un économiste), ce n'est plutôt que la façade qui change et même pis, le nouveau management serait finalement beaucoup plus intrusif. Mais soyons réaliste, il est encore peu diffusé malgré l'effervescence médiatique.
Je vous recommande la lecture de cet essai qui est cependant un plaidoyer bienvenu sur la nécessaire autonomisation des collaborateurs avec un certain effacement des managers dans un cadre où l'autorité doit être recherchée plutôt que le pouvoir. L'autorité "qui émane du leadership et de l'expertise".
Sur le sujet de l' "intelligence collective" qui est mise à l'index lorsqu'elle est ânonnée, nous considérons que son développement est une nécessité dans bien des situations, notamment quand l'entreprise est encore découpée en silos ou lorsque les équipes sont dispersées dans de multiples sites ou sur le terrain.
Mais la direction et le management ne doivent pas laisser le navire sans barreur. Comme nous le décrivions dans un précédent article (Le bon mix directif/participatif), "trop de top/down et de directif tuent l'engagement et trop de participatif tue l'alignement sur la cible visée par la direction générale".
Ainsi nous nous retrouvons totalement dans le passage suivant (p 91) : "Or l'un des drames de notre époque tient dans ce qu'elle rejette souvent l'autorité, qu'elle confond avec de l'injustice, alors que l'entreprise est et restera une structure verticale. Contrairement à ce qu'assènent les modes managériales, l'innovation ne peut pas, à elle seule, être le fruit d'une supposée "intelligence collective". Certes, tous les membres d'un groupe doivent contribuer à sa réussite. Mais, souvent, le changement, dans l'entreprise, vient d'en haut. la verticalité ne s'oppose pas à l'écoute de tous et, éventuellement, à la prise en compte de leurs remarques. Mais, à notre époque égalitaire, il est tellement question d'horizontalité et d' "intelligence collective" qu'on nous permettra d'insister sur la nécessité d'une autorité, thème assez peu démagogique il est vrai".
C'est justement une des caractéristiques de notre solution Zeebra d'animation de réseau de collaborateurs que d' organiser et structurer l' "intelligence collective" en impliquant le management dans son orientation, à la différence des solutions de types réseaux sociaux d'entreprise ou messageries instantanées.
Et nous souscrivons totalement au point de vue des auteurs sur le numérique : "Le numérique n'a pas tué l'organisation, il l'oblige à cultiver l'intrapreneuriat, cet "entrepreneuriat" de l'intérieur".
Et maintenant le numérique permet aussi d'animer une entreprise "étendue" !
Didier SERRAT
CEO Zeebra