Obtenir de meilleurs résultats, adapter son fonctionnement interne ou bien sauver une structure managériale en perdition... Les raisons qui poussent une organisation à opérer une transformation managériale ne manquent pas. Voyons donc comment réussir la transformation managériale de son entreprise.

Pourquoi vouloir opérer une transformation managériale dans son entreprise ?

Cela peut tomber sous le sens pour certaines entreprises, mais il est bon de rappeler à quel point opérer une transformation managériale peut être profitable. Notamment en ce qui concerne la productivité et la rétention des collaborateurs.

Rester compétitif sur des marchés en pleine évolution

Difficile de ne pas se rendre compte des changements majeurs qui se sont opérés au sein du monde de l’entreprise en l’espace de quelques années seulement. La crise de la COVID-19 ayant accentué d’autant plus la visibilité de ce phénomène. 

Entre généralisation du télétravail, mise en place des flex-offices, création de nouveaux métiers  jusqu’alors inexistants ou plus grande mobilité des travailleurs du tertiaire, les structures “classiques” des entreprises apparaissent de moins en moins adaptées. Selon une étude de l'INSEE, le turnover en France a presque été multiplié par 5 depuis 30 ans, et il est aujourd’hui à plus de 15%. Cet exemple est symptomatique d’un changement dans le type de carrière recherché par les employés des entreprises. 

Dans ce contexte, les méthodes managériales issues du 20ᵉ voire du 19ᵉ siècle et souvent rigides dans leur application ne peuvent plus se montrer suffisamment compétitives sur les marchés actuels. Il y a donc un besoin réel de la part des entreprises, notamment celles œuvrant dans le digital et le tertiaire, d’adapter leur organisation managériale en vue de survivre, de s’adapter et de maintenir leur croissance.

Assurer un modèle d’organisation managériale pérenne sur le long terme

Les entreprises les plus profitables sur le long terme se distinguent des autres par un modèle d’organisation stable et adaptatif. Ce genre de modèle passe notamment par une politique managériale vertueuse et transparente, dans laquelle les collaborateurs sont capables de comprendre et donc de s’approprier  les objectifs et visions à long terme de l’entreprise et ont parfois même leur mot à dire sur ces sujets. En effet, ce genre de modèle stimule l’engagement, l’innovation ainsi que le taux de rétention des collaborateurs. Ce qui a un effet direct sur les performances et donc la pérennité de l’entreprise.

Ainsi, selon une étude du cabinet de conseil Gallup datant de 2022, les entreprises dont les employés sont les plus engagés (notamment du fait de méthodes managériales adaptées) affichent en moyenne un écart positif de 23% en termes de profit. Mais également une productivité supérieure de 18% comparée à des entreprises aux employés moins engagés. 

Capables de flexibilité et de remise en question, ces modèles managériaux sont paradoxalement encore peu utilisés en France. Un pays encore très marqué par une tradition managériale “classique”.

Les bonnes pratiques pour réussir une transformation managériale dans son entreprise

Comprendre l’intérêt d’une transformation managériale réussie est une chose, savoir comment s’y prendre en est une autre. Si chaque entreprise est différente, certaines pratiques managériales ont tendance à apporter des résultats positifs plus régulièrement que d’autres.

Éviter d’adopter une organisation verticale trop stricte dans sa manière de manager

L’organisation verticale est le fait d’adopter une chaîne hiérarchique stricte où chacun est soumis aux décisions prises par la personne au-dessus de lui. Si ce modèle peut (et surtout a pu) avoir du sens dans certains secteurs et à certaines périodes, il apparaît comme de plus en plus inadapté aux besoins des entreprises, des collaborateurs et des consommateurs actuels. 

En effet, une organisation trop verticale implique un manque de flexibilité. Avec des prises de décision souvent longues et des stratégies difficiles à remettre en question. 

Elle peut impliquer également une absence de transparence (les décisions importantes étant prises par une seule ou un petit groupe de personnes parfois très éloignées de ceux qui ont proposé une décision) ainsi que des décisions parfois déconnectées de la pratique (celles-ci étant prises par des personnes ou départements qui ne sont pas toujours concernés par les problématiques en question). 

L’alternative d’une structure managériale multidirectionnelle pour l’organisation de son entreprise peut donc être une solution sensée. Notamment pour les PME où les entreprises du digital. L’idée d’un management participatif, où chaque collaborateur se verrait attribuer des responsabilités stratégiques. Ici, les prises de décisions constitutionnelles se retrouvent par exemple dans le concept d’holacratie. 

Cette organisation horizontale implique ainsi de créer des “îlots” de gouvernance selon les spécialités de chaque groupe de collaborateurs. Assurant ainsi des prises de décisions les plus proches possibles de la pratique. 

Ce système d’auto-organisation des différents départements d’une entreprise a pu être maintes fois testé et documenté avec des résultats souvent positifs.

Ce système horizontal évite en outre la frustration des collaborateurs du fait de décisions déconnectées de la réalité. Cela leur permet par la même occasion une plus grande autonomie et un engagement supérieur durant leurs missions. Et sans forcément appliquer tous les principes de l’holacratie, rajouter de l’horizontalité dans le fonctionnement des équipes, notamment dans les grandes entreprises, améliorera l’impact du management.

Mettre en place une autonomisation et un système de feedback efficace pour ses collaborateurs

Les employés, souvent rodés à une organisation managériale verticale, peuvent ne pas être immédiatement à l’aise avec l’autonomisation. Cela nécessite donc un accompagnement managérial, ayant pour but d’améliorer les prises de décisions et l’engagement des collaborateurs. 

Cet accompagnement peut être caractérisé par la mise en place “d’expérimentations” managériales. Celles-ci peuvent impliquer des groupes de travail et des ateliers visant à former les employés (mais aussi les managers) à une structure managériale plus horizontale.

Ces expérimentations ne sauraient cependant être efficaces sans un feedback et des réajustements réguliers. Dans le but d’avoir un suivi sur les changements qui s’opèrent durant la transformation managériale. 

Le feedback est ici un élément déterminant. Car en plus d’assurer un suivi, ce dernier offre au collaborateur l’occasion de mettre en lumière des points importants sur l'environnement de travail ou la relation avec la hiérarchie. Cela peut ainsi avoir un double effet positif sur leur engagement, leur prise d’initiatives et leur productivité générale. 

En effet, selon une étude du cabinet OfficeVibe mise à jour en 2022, la pratique régulière du feedback mensuel ou bimensuel, en plus d’augmenter la productivité des employés, peut également réduire le turnover de près de 15%.

Horizontalité, expérimentations et feedbacks : les 3 piliers d’une transformation managériale réussie

Quelles que soient les raisons qui peuvent pousser une entreprise à opérer une transformation managériale en 2023, cette dernière augmentera sans nul doute ses chances de succès en appliquant ces 3 concepts : 

• Une plus grande horizontalité, avec plus de participation à la décision (et la formation qui l’accompagne) donné aux collaborateurs. 
• Des expérimentations à base d’ateliers et de groupes de travail, prompts à trouver la formule managériale la plus adaptée pour son entreprise. 
• Et surtout un feedback régulier, permettant les réajustements nécessaires à la transformation, mais également un plus grand engagement de la part des collaborateurs. 

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Didier Serrat Fondateur de Zeebra